Archive for septembre, 2017

Un hommage à Bo Diddley

Quand j’avais six ans, je n’avais que de l’admiration pour mon frère Gabriel. Il avait 20 ans, grand, bel homme et un joueur talentueux au piano et à l’accordéon. J’avais de la misère à croire que nous étions parents! Quand il a vu que je le suivais tout partout, il a commencé à m’instruire sur les artistes du rock ‘n roll qu’il aimait tant et il m’a aussi introduit à sa merveilleuse collection de 33 et 78 tours. C’était incroyable ce que je découvrais dans cette musique. Je me sentais comme un intrus dans un monde très adulte.

Je demeurais dans une petite communauté rurale de l’est Ontarien.et nous n’avions pas de sauvages déments comme Jerry Lee Lewis dans notre village. Pas un seul noir habitait Rockland, certainement personne d’aussi flamboyant que Chuck Berry ou Little Richard. En musique, j’aimais les blancs et les noirs également, tout en reconnaissant qu’ils étaient différents et venaient de mondes différents. Par contre, la différence m’a frappé en plein front quand j’ai vu Bo Diddley sur le Ed Sullivan Show au début des années soixante. Je fixais la télé, incrédule, où Bo se pavanait sur l’estrade, frappant un seul accord sur un rythme tribal à sa guitare carrée portée basse. Son orchestre avait de la batterie entraînante, des maracas et, pour bonne mesure, une femme magnifique! Je suis un esclave du beat Diddley depuis ce temps.

Comment différent était Bo? Commençons par le nom. Bo Diddley? Vraiment? Son vrai nom était Ellas McDaniel et personne ne sait exactement l’origine de son sobriquet – plusieurs pensent qu’il vient de « diddley bow », un instrument improvisé populaire avec les enfants noirs du Sud où une broche de métal est étirée et clouée sur un côté d’une grange et ensuite pincée.

Il n’y avait rien d’ordinaire avec Bo. Ses rythmes africains et son beat indicatif ont influencés des centaines d’artistes, de Buddy Holly aux Beatles et les Rolling Stones. Rien d’ordinaire avec sa guitare carrée. Rien d’ordinaire avec Jerome Green, le percussionniste du studio Chess qui jouait les maracas pour Bo, ou « La Duchesse » sur sa guitare. Bo l’introduisait toujours comme sa soeur mais elle était Norma-Jean Wofford et d’aucune parenté avec Bo, malgré qu’il l’a toujours considérée comme une vraie soeur. Bo n’étais pas fou et avait toujours une belle femme dans son orchestre. Quand j’ai vu Bo dans un petit club à Montréal vers la fin des années soixante-dix, son orchestre comprenait une grande déesse noire sculpturale qui ne portait que des talons hauts et une grande robe argentée reflétante fendue aux deux côtés et attachée ensemble avec des lacets. Elle brassait les maracas. Tous les hommes dans la place étaient bouche bée et stupéfaits.

Richard et Roch

Notre hommage à Bo Diddley comprend deux de ses compositions, « Mona » (1957) et « Who Do You Love? » (1956). Les deux sont des merveils d’un accord qui ont rendu Bo célèbre. Suit « Willie and the Hand Jive », un gros succès pour Johnny Otis en 1958, très influencé par le beat Diddley, comme l’est « Not Fade Away » (1958), une des chansons les plus bien-aimées de Buddy Holly et certainement une de mes préférés de tout les temps.

Richard Séguin – voix, guitares et contrebasse électrique
Roch Tassé – batterie et maracas

Hommage à Bo Diddley

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« Well, Well, Well »

L’hymne écologique « Well, Well, Well  » est survenu par coincidence. Le chanteur-compositeur Danny O’Keefe se trouvait dans le même studio que Bob Dylan et il lui a joué une partie de guitare sur laquelle il travaillait. Dylan a vite trouvé des paroles et « Well, Well, Well  » a résulté de cette brève collaboration.

Dylan n’a jamais enregistré la chanson mais O’Keefe l’a enregistré en 1999 sur son disque « Runnin’ From the Devil. » O’Keefe a connu un grand succès en 1972 avec sa composition « Good Time Charlie’s Got the Blues » et il a enregistré et joué pour des décennies. Pourtant, « Well, Well, Well  » semblait être destinée pour l’oubli quand la pièce a été reprise en 2004 par Ben Harper dans sa collaboration avec les Blind Boys of Alabama sur le disque « There Will Be a Light. » Ce disque a mérité un prix Grammy, rien de nouveau pour les Blind Boys of Alabama qui chantent du gospel depuis 1939 et ont reçus cinq Grammy. Bonnie Raitt a aussi enregistré la pièce en duo avec Ben Harper sur son disque de 2006 intitulé « Bonnie Raitt and Friends. »

La version originale d’O’Keefe démontre son fingerpicking engagé tandis que Raitt et Harper, deux guitaristes slide, donnent un goût de blues à la pièce. Quand j’ai écouté
« Well, Well, Well  » j’entendais un écho des Appalaches et je pensais à Doc Watson, mon mentor musical en grandissant. Doc aurait tué cette chanson, avec sa voix superbe et son banjo sublime. J’ai donc trouvé cet arrangement, que je joue en souvenir de Doc.

Richard Séguin – voix, banjo, percussion

 

Well, Well, Well

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