Archive for octobre, 2022

« Just Like a Woman » de Bob Dylan

Richard et sa Stratocaster

Richard et sa Stratocaster

La chanson de Bob Dylan, « Just Like a Woman », est sortie dans le cadre de son album « Blonde On Blonde » en 1966. L’enregistrement de Dylan n’est pas sorti comme 45 tours au Royaume-Uni mais le groupe pop londonien Manfred Mann a enregistré et publié la chanson en Europe en 1966, atteignant le numéro 1 en Suède. Joe Cocker, Ricky Nelson, Rod Stewart et Richie Havens sont parmi les nombreux artistes qui ont couvert cette chanson.

Roch

Roch

La chanson a été largement critiquée pour ses paroles supposément sexistes ou misogynes mais c’était les années 1960. Tous ceux qui ont vécu cette décennie se souviendront sûrement que rien n’a échappé aux poings levés, aux bannières peintes, aux manifestations et aux cris d’individus vêtus de denim outrés par la guerre du Vietnam, le manque de droits des femmes, les inégalités raciales et à tout ce qui les a touchés de travers. À l’époque, je doutais de la sincérité de toute l’ère de la protestation, bien qu’elle était certainement à la mode et les jeunes ont toujours été esclaves de la mode. Je me souviens qu’au cours de ma première année à l’Université d’Ottawa, en 1968-1969, des jeunes ont pris le contrôle de l’édifice de l’administration et ont perturbé toutes les classes qui y avaient lieu. Les horaires révisés des cours ont été communiqués aux étudiants au moyen de messages dactylographiés agrafés aux poteaux téléphoniques, une stratégie de communication que l’Administration a oublié de mentionner aux étudiants. Par conséquent, j’ai manqué la moitié de mes cours, ignorant leur emplacement, et j’ai décidé que toute l’expérience universitaire n’était pas pour moi. J’ai démissionné avant la fin de ma première année. À ce jour, je n’ai aucune idée de ce qui avait tant dérangé ces manifestants. Depuis lors, j’ai toujours choisi la voie de la moindre résistance.

Otis Redding en 1967

Otis Redding en 1967

Mon arrangement de « Just Like a Woman » est fortement basé sur la série de ballades soul d’Otis Redding des années 1960, des chansons comme « I’ve Got Dreams To Remember », « These Arms Of Mine » et « I’ve Been Loving You Too Long ». Redding (1941-1967) avait un style de chant unique qui s’inspirait de la musique gospel qui avait précédé le « soul ». Otis Redding est décédé à l’âge de 26 ans dans un accident d’avion survenu le 10 décembre 1967, près de Madison, dans le Wisconsin, lors d’une tournée multi-ville avec son groupe, les Bar-Kays. Le trompettiste Ben Cauley fut le seul survivant de l’accident. Outre Redding, les autres victimes de l’accident furent leur valet, Matthew Kelly, le pilote Richard Fraser, ainsi que le guitariste Jimmy King, le saxophoniste ténor Phalon Jones, l’organiste Ronnie Caldwell, et le batteur Carl Cunningham.
(Image de Otis Redding – domaine public)

Richard Séguin – voix, guitares électriques, guitare acoustique, contrebasse électrique
Roch Tassé – batterie

Pour entendre la chanson, cliquez sur le titre ci-bas.

Just Like a Woman

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La balade anglaise « The Death of Queen Jane »

Jane Seymour par Hans Holbein the Younger

Jane Seymour par Hans Holbein the Younger

Jane Seymour (v.1508 – 1537), troisième épouse du roi Henri VIII, a été reine d’Angleterre de leur mariage en 1536 jusqu’à sa mort l’année suivante. Catherine d’Aragon, la première épouse d’Henri, n’avait pas réussi à produire un héritier mâle au trône, ce qui a conduit à son bannissement de la cour après que la demande d’Henri pour l’annulation du mariage ait été refusé par le pape Clément VII. En représailles, Henri VIII institua la Réforme anglaise où l’Église d’Angleterre se détacha de l’autorité du pape et de l’Église catholique. Henri a sanctionné la destruction complète de tous les sanctuaires des saints. Tous les moines dissidents ont également été exécutés. En 1542, les monastères restants de l’Angleterre ont tous été dissous, et leurs biens transférés à la Couronne.

Henri VIII s’est marié six fois et sa deuxième femme, Anne Boleyn, a fait trois fausses couches, tous des fils, et est tombée en disgrâce avec le roi. Henri commença à courtiser Jane Seymour et, pour l’épouser, il a dû trouver des raisons de mettre fin à son mariage avec Anne. Il a fait enquêter sur Anne pour haute trahison et elle a finalement été décapitée sur de fausses accusations d’adultère, d’inceste et de complot pour tuer le roi. Henry a ensuite été fiancé à Jane le lendemain de l’exécution d’Anne Boleyn.

Taylor

Richard et une de ses guitares Taylor

Le règne bref mais significatif de la reine Jane a mené à la naissance d’un héritier mâle, Edward VI, dans des circonstances très difficiles. La ballade anglaise « The Death of Queen Jane » parle de la mort de Jane Seymour après la naissance du prince Edward. La plupart des versions du chant se terminent par le contraste entre la joie de la naissance du Prince et la douleur de la mort de la Reine. Aucune preuve directe ne démontre exactement comment Jane Seymour a accouché, mais la vision populaire d’une naissance par césarienne est peu probable, quoique omniprésente dans les versions de la pièce. En général, on opérait seulement une mère déjà décédée, dans l’espoir désespéré de sauver l’enfant. On croit historiquement que le prince Edward est né naturellement et que sa mère a succombé à une infection et est morte 12 jours plus tard.

Francis James Child, domaine public

Francis James Child, domaine public

La chanson « The Death of Queen Jane » subsiste encore aujourd’hui en grande partie grâce à l’œuvre de Francis James Child (1825-1896). Child était un érudit, un éducateur et un folkloriste américain, surtout connu pour sa collection de ballades anglaises et écossaises maintenant connues sous le nom de Child Ballads. « The Death of Queen Jane » est la Child Ballad 170. La première apparition de la chanson semble être une publication appelée The Lamentation of Queen Jane, sous licence en 1560.

Dans la bibliothèque de Harvard, Child a accumulé l’une des plus grandes collections de folklore qui existent, a étudié des manuscrits plutôt que des versions imprimées de vieilles ballades, et a étudié des chansons et des histoires dans d’autres langues qui étaient liées aux ballades anglaises et écossaises. Son dernier recueil, intitulé The English and Scottish Popular Ballads, contient 305 ballades. Les mélodies de la plupart de ces ballades ont été recueillies et publiées par Bertrand Harris Bronson (1902-1986), professeur au département d’anglais de l’Université de Californie à Berkeley, dans et autour des années 1960.

Richard Séguin – voix, guitare acoustique, mandoline

Pour entendre la pièce, cliquez sur le titre de la chanson ci-bas.

The Death of Queen Jane

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