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« It Takes a Lot To Laugh, It Takes a Train To Cry » de Bob Dylan

Richard

Richard

Quand j’étais jeune, tous les habitants de Rockland entendaient les trains de marchandises qui roulaient la nuit de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Les trains suivaient la ligne Thurso, Masson-Angers, Gatineau, le cri de deuil lointain de leurs sifflets qui résonnaient dans l’obscurité. Aucun autre son ressemble à celui-là.

Quand j’ai commencé à jouer de la musique à l’âge de 13 ans, tout le monde avait une chanson de train. Johnny Cash en avait plusieurs, comme « Folsom Prison Blues » et « Hey Porter ». Les chansons de train allaient du sombre profond de « Mystery Train » de Junior Parker, de la tristesse plaintive de « Waiting For A Train » de Jimmie Rodgers, du funk irrésistible de « Night Train » de James Brown, à la mélodie joyeuse de « Freight Train » d’Elizabeth Cotton.

South Indian 1907

South Indian 1907

Au début du 20e siècle, les lignes de la compagnie ferroviaire Grand Tronc croisaient l’est ontarien entre Ottawa et Montréal. South Indian était une des stations et son emplacement est maintenant le village de Limoges. Il y avait aussi une station à North Indian, qui est devenue le village d’Hammond, non loin de Rockland.

Ma chanson de train préférée de tous les temps est sûrement « Click Clack » de Don Van Vliet (1941-2010), le capitaine Beefheart lui-même, l’homme qui avait une dent contre cette société. « Click Clack » est tout mouvement, plein de trains qui vont et viennent, et une fille qui « menace de descendre à la Nouvelle Orléans pour se perdre et se retrouver. » La chanson de train la plus impressionnante dont j’aie été témoin est « The Rail Song » d’Adrian Belew (né en 1949), une chanson magnifiquement nostalgique de son amour pour les trains. La pièce fut publiée en 1983 sur l’album « Twang Bar King. » Adrian Belew a travaillé avec certains des plus grands noms de la musique, y compris Frank Zappa, David Bowie, Talking Heads et King Crimson. La guitare de Belew sonne comme tout au monde, y compris une guitare. Maître de la conception d’instruments et du multimédia, il a collaboré avec la compagnie Parker Guitars pour concevoir sa guitare signature Parker Fly. Personne n’a un répertoire de sons de guitare plus étonnants qu’Adrian Belew.

Roch

Roch

J’ai vu Belew et son groupe, The Bears, à la fin des années 1980 dans un petit club de Hull, au Québec. À la fin d’une de leurs chansons, comme s’il y avait une panne de courant, tout le club est soudainement devenu noir, tout sauf une minuscule tache de lumière venant de la scène. Puis, nous entendions un murmure lointain. Lentement, la tache de lumière s’est rapprochée et le bruissement est progressivement devenu plus fort, des roues de train sur des voies éloignées. On entendait un sifflement de train lointain quand le club a commençé à trembler, le train s’approchait, le bruissement maintenant assourdissant, les lumières qui clignotaient et s’éteignaient lorsque le train franchissait un passage à niveau et balayait le club. Les patrons se cachaient sous les tables pour se mettre à l’abri pendant que tout l’endroit tremblait. Avec une transition parfaite, les lumières de la maison se sont allumées et Belew et The Bears se sont lancés dans « The Rail Song. » C’était le genre d’intro qu’on n’oublie jamais.

Bob Dylan a composé sa chanson de train, « It Takes a Lot To Laugh, It Takes a Train to Cry », en 1965 pour l’album « Highway 61 Revisited.» Elle a toujours été l’une de mes chansons préférées. Elle a aussi été interprétée par Steven Stills, Leon Russell, Taj Mahal et Lucinda Williams, entre autres.

Richard Séguin – voix, guitare acoustique, guitare électrique, contrebasse électrique
Roch Tassé – batterie

Pour entendre la pièce, cliquez sur le titre ci-bas.

It Takes a Lot To Laugh, It Takes a Train To Cry

posted by R.A.Seguin in Non classé and have Commentaires fermés sur « It Takes a Lot To Laugh, It Takes a Train To Cry » de Bob Dylan