Edward Vinson Jr. (1917-1988) de Houston, Texas, fut un saxophoniste et chanteur de blues, jazz, bebop et R&B. On l’appelait « Cleanhead » suite à un accident où ses cheveux furent accidentellement détruits par un produit à base de soude caustique, utilisé pour redresser les cheveux. Le redressement de cheveux continue d’être très populaire chez les Noirs des deux sexes.
Apprenant le sax alto à un jeune âge, sa compétence sur l’instrument a attiré l’attention des chefs d’orchestre de Houston quand il était encore à l’école et il a commencé des tournées avec l’orchestre de Chester Boone durant ses vacances scolaires. Après sa graduation en 1935, Vinson fut membre de cet orchestre à plein temps, même quand Milton Larkins est devenu son chef l’année d’après. Durant les cinq années qu’il a joué avec Larkins, il a rencontré le très influent guitariste T-Bone Walker, ainsi que Arnett Cobb et Illinois Jacquet, deux grands du sax qui ont joué avec Larkins vers la fin des années 30.
Même comme adolescent, la voix et le sax de Cleanhead avaient leur tour avec le blues. Il était assez bon pour aller en tournée avec des artistes comme Big Bill Broonzy, qui lui a appris à crier le blues. Plus tard, il a joué avec l’orchestre du trompettiste Cootie Williams et celui de Jay McShann, où Vinson a appris l’art et la technique du sax de Charlie Parker, qui jouait avec McShann à l’époque.
Dans les années 40, il s’est penché vers le bebop et il menait son propre orchestre. À un moment donné, son sextuor comprenait le géant du saxophone, John Coltrane. En 1944, son enregistrement de « Cherry Red » avec Cootie Williams a été bien reçu et son premier enregistrement sous son propre nom, « Kidney Stew Blues » en 1947, fut un énorme succès et est demeuré sa pièce signature pour toute sa carrière. Reflétant la misogynie indifférente de l’époque, la plupart des pièces audacieuses de Vinson à ce temps étaient tout simplement trop torrides pour être diffusées à la radio.
Eddie « Cleanhead » Vinson a connu une longue et fructueuse carrière, jouant avec certains des meilleurs musiciens de la planète. Il a pu capitaliser sur le renouveau du blues dans les années 60, amassant un nouveau et jeune public ici et à l’étranger. Vers la fin de sa carrière, il a joué dans des tournées en revue avec de tels talents que Count Basie, Johnny Otis et Jay McShann. Il est décédé à l’âge de 70 ans d’une crise cardiaque durant une opération de chimiothérapie.
J’ai été chanceux de connaître la première vague du Rock ‘n Roll des années 50, grâce à mon frère Gabriel. J’étais adolescent quand les Beatles ont initié la deuxième vague dans les années 60. Plus tard, je voulais tout savoir sur la musique qui a précédé celle de mon jeune âge. J’ai découvert la musique d’après-guerre, la décennie de 1945 à 1954 où, à mon avis, la meilleure musique du 20e siècle a été créée. Cette musique était exubérante et joyeuse (la guerre était finie), une musique de danse établie par des arrangements composés par les meilleurs musiciens au monde qui étaient confortables avec le jazz, le bebop et les arrangements extravagants de l’ère « Big Band », une musique poussée par des chanteurs déchaînés aux paroles insolentes. On appelait ce style « Jump Blues » mais cette nouvelle musique est vite tombée sous le parapluie nouvellement nommé « Rhythm & Blues. » J’ai conduit ma voiture à Ottawa (l’internet n’existait pas) pour acheter tous les CD R&B que je pouvais trouver. Pas satisfait, j’en ai fait de même à Montréal et à Toronto, complètement intoxiqué par cette musique savoureuse et amassant une collection de R&B impressionnante et très coûteuse! Avec l’arrivée d’Elvis, de Jerry Lee Lewis, de Chuck Berry et de Little Richard vers 1954, on a dû trouvé un autre nom pour cette musique.
Richard Séguin – voix, guitares électriques, guitare MIDI (piano)
Alrick Huebener – contrebasse
Roch Tassé – batterie