Quand j’avais 14 et 15 ans, les jeunes de la région allaient tous à l’aréna de Clarence Creek les fins de semaines où il y avait des danses dans une grande salle au deuxième étage. Le DJ jouait de la musique de danse qui, à l’époque, était cette superbe musique soul qui sortait des studios Stax, Atlantic et Motown. On écoutait Sam and Dave, Otis Redding, Wilson Pickett, Aretha Franklin, Ray Charles, The Temptations, autant d’artistes inoubliables qui ont défini notre jeunesse. Étant très réservé et gauche sur le plancher de danse, je n’avais pas grand chance avec les filles mais la musique, au moins, est demeurée avec moi toute ma vie.
J’ai entendu l’instrumental « Green Onions » de Booker T. & the MGs pour la première fois à une de ces danses. L’orchestre comprenait Booker T. Jones à l’orgue, Steve Cropper à la guitare, Donald « Duck » Dunn à la bass et Al Jackson Jr. à la batterie. Booker T. & the MGs, l’orchestre maison au studio Stax, fut aussi un des premiers groupes racialement intégrés, à une époque où c’était très mal vu chez nos voisins intolérants du sud.
Je suis rapidement devenu un mordu du R&B, en particulier tout ce qui sortait des studios Stax et Atlantic. Ceci m’a mené, d’une façon très naturelle, au blues et à la musique des noirs américains en général, un passion qui me consomme toujours.
« Green Onions » a été enregistré en 1962 et plus tard j’ai entendu « Help Me », un des meilleurs blues « transe » de Sonny Boy Williamson, enregistré en 1963. Les paroles de « Help Me » décrivent, d’une façon simple mais combien dévastatrice, les activités terre à terre d’une union en train de s’effondrer. Les deux pièces se servent des mêmes accords et j’ai toujours pensé que jouer un blues dans un style R&B serait très intéressant. Voici ce que ça donne.
Richard Séguin – voix, guitares électriques, contrebasse électrique, guitare MIDI (orgue B3)
Roch Tassé – batterie