Steve Earle est né en Virginie mais a grandi à San Antonio, au Texas. Rebelle de nature, Earle s’est enfui de la maison à 14 ans et est parti à la recherche de son idole, l’auteur-compositeur américain Townes Van Zandt. Il a abandonné les études à 16 ans et a éventuellement déménagé à Nashville, l’empire musical du Sud-Ouest américain.
Le genre de musique endossé par Nashville, mielleux, banal et orienté vers le profit, a pousser de nombreux artistes à se rebeller et publier leurs propres chansons acerbes, des chansons de relations ratées enveloppées en paroles de fil barbelé. On a connus ces auteurs-compositeurs comme « hors-la-loi », tous très influencés par le son haut et solitaire de Hank Williams et ses paroles austères. Leur musique était du folk et du bluegrass, du blues et du rock, du country et du R&B et l’industrie du disque, toujours comfortable avec des étiquettes, l’a tout simplement appelée de la musique américaine. Steve Earle est devenu un des meilleurs de ces nouveaux compositeurs, suivant une longue lignée de maîtres tels Johnny Cash, Willie Nelson, Johnny Paycheck, Kris Kristofferson, Guy Clarke, Merle Haggard, Waylon Jennings, Townes Van Zandt et bien d’autres.
Comme interprète, Steve Earle a fait son entrée en 1986 avec son premier disque, « Guitar Town. » Deux chansons de cette collection (« Guitar Town » et « Goodbye’s All We’ve Got Left ») ont atteint le Top Ten. Depuis, Earle a publié 15 disques en studio et reçu trois prix Grammy. Ses chansons ont été enregistrées par Johnny Cash, Waylon Jennings, Willie Nelson, Vince Gill, Bob Seger et Emmylou Harris, entre autres. Il est paru au cinéma et à la télé et a écrit un roman, une pièce et un recueil de nouvelles.
Kris Kristofferson décrit la vie d’un auteur-compositeur à Nashville comme l’opposé d’un emploi 9 à 5, où tu es toujours chez quelqu’un et en route vers quelqu’un d’autre, une vie pleine d’abus et sans sommeil. En 1993, Earle a été arrêté pour possession d’héroïne et encore en 1994, pour possession de cocaïne et d’armes à feu. Il a été condamné à un an de prison mais n’a servi que 60 jours de sa sentence. Par la suite, il a complété un programme externe de désintoxication, reformé son groupe « The Dukes » et débuté une tournée de l’Amérique du Nord, s’arrêtant chez Barrymore’s à Ottawa, où je les ai vus jouer. Ce fut un spectacle triomphal, surligné par le populaire « Guitar Town », sa composition sévère « The Devil’s Right Hand » et une prestation déchirante de « Dead Flowers », une composition des Rolling Stones.
Bien qu’Earle ne l’a jamais avoué, « Guitar Town » fait référence à Nashville, la capitale du Tennessee et la soi-disant capitale mondiale de la musique « Country and Western. » « Tennessee Blues » se veut un adieu à Nashville, toujours appelée « Guitar Town » dans la pièce.
Richard Séguin – voix, guitare acoustique, mandoline