Nouvelle citation vivante de Jean Vanier

Voici un lien pour pouvoir visionner la nouvelle citation vivante de Jean Vanier, une production de l’Association Jean Vanier, réalisée par Voix et couleurs (manu, Marie-Laure Turmel). La musique est ma composition de 1978, « Du monde en ville », la percussion étant jouée par Roch Tassé.

 

https://player.vimeo.com/video/150870012?title=0&byline=0&portrait=0

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Les frères Séguin – Le conseil de guerre

Robert et Richard

Robert et Richard

« Le conseil de guerre » est une pièce traditionnelle qui date des guerres Napoléoniennes. Elle fut découverte par le brillant chanteur-guitariste Algéro-français Pierre Bensusan. Dans notre arrangement, la 2e partie de la séquence instrumentale au milieu de la chanson est une autre pièce traditionnelle nommée « Douce dame jolie », qui date du moyen Âge.

Notre version de la pièce dure presque huit minutes. Je me souviens quand toutes les chansons pop étaient « radio-amicales » avec une longueur maximale de trois minutes. Bob Dylan a été le premiers à briser cette barrière avec la publication de « Like A Rolling Stone » en 1965, quoique sa propre compagnie de disques (Columbia Records) et plusieurs DJs lui ont mis des bâtons dans les roues. Mais même à 6 minutes et demi, « Like A Rolling Stone » était trop populaire pour être obstrué et a marqué un début pour plusieurs artistes qui voulaient prendre le temps nécessaire pour s’exprimer, sans les contraintes de l’industrie de la musique. Peu de temps après nous avions « In-A-Gadda-Da-Vida » de Iron Butterfly qui, à dix-sept minutes, occupait un côté entier d’un disque en vinyle.

Roch et son tambour amérindien

Roch et son tambour amérindien

Sur la longue liste des bêtises humaines, la guerre est sûrement en haut de la première page. Nous ne sommes pas les premiers à choisir ce temps de paix pour sensibiliser les gens aux folies de la guerre – en décembre 1971, John Lennon a publié « Happy Xmas (War Is Over) » en signe de protestation contre la guerre du Vietnam. Nous vous souhaitons donc, Robert, Roch et moi, un joyeux Noël et du bonheur pour le nouvel an.

Paix sur la terre. La guerre est finie.

 

Robert Séguin: voix
Richard Séguin: guitares (acoustique, électrique, 12-cordes), banjo, merlin, guitare MIDI (violon alto, violon)
Roch Tassé: batterie et percussion

 

Le conseil de guerre

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Les frères Séguin – Girl from the North Country

Mon pays ce n’est pas un pays, c’est l’hiver.
Gilles Vigneault
Robert et Richard Séguin

Robert et Richard Séguin

 

« Girl from the North Country », peut-être la pièce la plus romantique que Bob Dylan a composé, fut publiée en 1962 et la première fois que je l’ai entendu je savais qu’elle me parlait. Le nord m’a toujours été spécial – je suis né au milieu d’un hiver, mon frère Robert vers la fin d’un autre. Dans ma tête, le nord représentait l’austérité et l’isolement, ses gens en quelque sorte plus dignes ou plus de principe. J’aimais tellement la pièce que j’ai nommé une de mes premières compositions « Fille du nord », la représentation musicale d’un idéal.

 

La composition de Dylan est jouée vite, definitivement dans le genre folk, et fait figurer une de ses meilleures prestations finger-picking à la guitare. Mon arrangement est très différent, plus lent et définitivement R&B, un genre que j’ai toujours aimé.
Roch Tassé

Roch Tassé

 

Robert Séguin – voix
Richard Séguin – guitare acoustique, guitare électrique, contrebasse électrique, guitare MIDI (orgue B3)
Roch Tassé – batterie

Girl From the North Country

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Les frères Séguin – My Back Pages

Les frères Séguin

Les frères Séguin

Très chanceux, mon frère et moi – on a grandi dans un petit village de campagne, fils de parents qui prêchaient les vertues des grands espaces verts, où on jouait et où nous avons passé la majorité de notre jeunesse. Nous sommes aussi chanceux d’être arrivé à maturité dans les années 60, les deux passionnés par la musique populaire du temps, une expérience bien différente de la musique d’aujourd’hui. L’industrie du disque contrôle maintenant la musique populaire, une litanie de musique-danse chantée par des « artistes » quelconques conçue pour faire un profit. Nous, on avait Bob Dylan, les Beatles et les Rolling Stones. Dans les années 60, les artistes contrôlaient l’industrie du disque, ce qui est bien évident quand on écoute la musique populaire du temps. Ça ne serait jamais permi aujourd’hui. Pensez-vous que des chansons comme « For What It’s Worth » seraient publiées maintenant? « Universal Soldier »? « Turn, Turn, Turn »?

C’est facile d’oublier l’impact qu’a eu Dylan au début des années 60. Avec des compositions comme « Blowing in the Wind » et « The Times They Are A-Changin' », des hymnes de notre génération, Dylan a publié des chansons d’importance socio-politique qui ont fait avancer des protestations répandues contre les injustices du temps. Composé en 1964, « My Back Pages » jette un regard arrière vers les conflits d’un jeune homme et les abandonne, tout comme Dylan le ferait bientôt. La version définitive de cette pièce est celle de The Byrds en 1967 et, grâce à la voix et la guitare électrique 12-cordes de Roger McGuinn, c’est un arrangement impossible à améliorer. J’ai voulu souligner les qualités élevées de la chanson avec un arrangement cathédrale.

Après une journée au soleil l’été dernier, Robert a rêvé à notre enfance durant la nuit, le ciel bleu, les sentiers de forêts, les champs dégagés, la liberté que nous saisissions. À son réveil, il a écrit son rêve, les paroles formant le dernier verset de la pièce, ce que nous appelons la séquence de rêve.

Voici notre version de « My Back Pages. »

Robert Séguin: voix et paroles supplémentaires

Richard Séguin: guitare MIDI (orgue B3)

 

My Back Pages

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Les frères Séguin – Friend of the Devil

Les frères Séguin

Les frères Séguin

Le groupe rock The Grateful Dead est sorti de cette culture hippie, Summer of Love de la Californie qui a changé les perceptions publiques de la plupart des normes sociales vers la fin des années 1960. « Friend of the Devil » est tiré du disque « American Beauty », publié en 1970, qui explorait les racines folk et country du groupe initialement étalées sur le disque « Workingman’s Dead », aussi publié en 1970. Jerry Garcia (1942-1995), le leader officieux du Grateful Dead, a composé la pièce avec John Dawson, du groupe country/rock populaire, New Riders of the Purple Sage.

Roch Tassé

Roch Tassé

Des dizaines d’artistes ont joué cette pièce qui est vite devenue un standard de la musique folk/bluegrass à travers les années. Ceux qui ont suivi mes premiers enregistrements savent à quel point la musique acoustique est près de mon coeur et j’ai toujours voulu former un groupe acoustique avec d’autres musiciens. Notre collaboration avec Roch Tassé, qui a joué de la percussion avec moi dans les années 1970, nous permet de réaliser ce rêve. Nous planifions enregistrer bon nombre de pièces acoustiques dans le futur.

 

 

Robert Séguin – voix
Richard Séguin – guitare acoustique, mandoline, guitare MIDI (contrebasse)
Roch Tassé – congas, oeuf sonore, tambour amérindien

 
Friend of the Devil

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Les frères Séguin – Something Fine

Robert et Richard

Robert et Richard

« Something Fine » est pris du premier disque de Jackson Browne, publié en 1972. Browne était déjà établi à travers l’industrie comme un compositeur doué et il a pu attirer certains des meilleurs chanteurs et musiciens de la planète pour ses enregistrements: des chanteurs comme David Crosby, Graham Nash, Glen Frey, Don Henley, Joni Mitchell et Bonnie Raitt; des musiciens comme Jesse « Indian Ed » Davis, Albert Lee, Leland Sklar, Jim Keltner et surtout David Lindley, dont le jeu inspiré a vraiment défini le son de Jackson Browne durant sa période de ses plus grands succès. Jackson Browne est maintenant membre du Temple de la renommée du Rock and Roll.

Jackson Browne est un bon chanteur mais les plus grands chanteurs que j’ai entendu sont Ray Charles et Aretha Franklin, sans aucun doute. Pourtant, ils ne s’approchent même pas de mes chanteurs préférés. Les chanteurs qui m’attiraient le plus étaient tous différents – des chanteurs puissants comme Muddy Waters et Big Maybelle, des chanteurs expressifs comme Graham Parker et LaVern Baker, des chanteurs émotifs comme Wilson Pickett et Etta James.

Un de mes vocals préférés est « Black Was the Night, Cold Was the Ground » de Blind Willie Johnson et il ne chante même pas un mot; il se lamente tout simplement et joue sa guitare slide. Une anecdote intéressante sur Blind Willie, quand on a lancé les deux sondes spaciales Voyager en 1977, ils contenaient un disque audio-visuel de la race humaine et de ses cultures pour le bénéfice des extra-terrestres qui les arrêteraient au passage. Sur le disque était la musique de Mozart, Beethoven et Bach, à côté de Chuck Berry et Blind Willie Johnson. Ça veut tout dire.

J’ai eu l’idée d’enregistrer la voix de mon frère en écoutant les « American Recordings » (1994) de Johnny Cash (1932-2003). Le producteur Rick Rubin a pris la brillante décision d’enregistrer Cash dans son salon, chantant et jouant sa guitare. À ce temps, Cash avait connu ses meilleurs jours, sa voix était faible, et il fut toujours un guitariste bien ordinaire, mais ces enregistrements sont tellement remarquables qu’ils ont valu à Cash un prix Grammy. En écoutant Cash, j’ai finalement réalisé ce que tous mes chanteurs préférés avaient en commun, cette chose que je n’arrivait pas à saisir. Comme Cash, tous mes chanteurs préférés avaient des voix vraies, des voix humaines, des voix qui retenaient toutes leurs imperfections précieuses. C’était le son de l’humanité.

 


Blind Willie Johnson et le son de l’humanité:


 

Mon frère a toujours eu une voix humaine. À mon avis, c’est une chose qui ne peut pas être améliorée et ça serait une folie de l’essayer – d’où vient mon crédo que l’industrie de la musique est géré par des fous. Pour nos enregistrements, je voulais des arrangements simples et même minimalistes de chansons qui pourraient mettre en relief la voix de Robert. « Something Fine » nous permet de ce faire et nous permet également de juste chanter et jouer, pur et simple.

 

Robert Séguin: voix et harmonies
Richard Séguin: guitare acoustique, mandoline

 

Something Fine

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Les frères Séguin – Oxford Town

Robert et Richard Séguin

Robert et Richard Séguin

P.E. Trudeau a déjà dit que vivre à côté des É.-U. était comme dormir contre un éléphant – tu ne peux qu’être affecté par ce qu’il fait. Au début des années 60, nos sentiments étaient partagés quant à nos voisins du sud: on aimait la musique, on détestait la politique. Le temps était à la bigoterie, les émeutes raciales, les lynchages et les meurtres. Tel était l’état des droits civils aux É.-U.

J’ai entendu dire que l’art a pour but de tenir un miroir à la figure du monde. Si oui, le plus grand artiste des années 60 était Bob Dylan. Dylan a pris la scène folk d’assaut au début de la décennie avec ses « chansons de protestation », « Oxford Town » étant une des plus saillantes.

Dylan a composé « Oxford Town » pour l’affaire James Meredith. Le 1er octobre 1962, James Meredith, un noir, est entré au campus de l’Université du Mississippi à Oxford comme étudiant, le premier Afro-américain à ce faire. L’enrôlement de Meredith à déclenché des émeutes et de la controverse tout au long d’Oxford. Le président John F. Kennedy a dépêché les Marshals américains sur place et par la suite, quand les émeutes sont devenus violentes, la Patrouille frontalière, la Police militaire et la Guarde nationale du Mississippi. C’était un champ de bataille. Une fois le calme rétabli, des centaines étaient blessés et deux hommes étaient mort. James Meredith a gradué de l’Université du Mississippi en 1963 avec un degré en science politique.

Dylan a composé « Oxford Town » en 1962 et c’est une pièce délicieusement subversive, jouée dans un accord majeur avec une mélodie joyeuse qui contraste les paroles sombres. En 1966, Richie Havens, un des enfants chéris de Woodstock, a complètement transformé la chanson dans une clef mineure et a fait d’elle un hymne noir des droits civils. Pour notre version, nous nous inspirons de cette brillante interprétation du grand et regretté Richie Havens.

Roch Tassé

Roch Tassé

Avec cette pièce, nous pouvons aussi introduire nos musiciens collaborateurs. Certains d’entre vous se souviendront de Roch Tassé, qui a joué de la percussion sur mes premiers enregistrements. Un ami de longue date, Roch va ajouter de la batterie. des congas et d’autres instruments de percussion à plusieurs de nos prochains enregistrements. Je connais Paul Sorensen depuis presque 20 ans et même comme un ado de 14 ans, c’était évident qu’il était né pour être musicien.

Paul Sorensen

Paul Sorensen

Un membre du groupe Reggae/Afrobeat de Toronto, The Fugitive Minds, Paul rehaussera nos prochains enregistrements avec sa basse exceptionnelle. Vous pouvez visiter le site web du groupe The Fugitive Minds à cette adresse: http://thefugitiveminds.com/

Ces musiciens formeront notre groupe acoustique pour certains de nos prochains enregistrements mais ici, ils forment notre groupe électrique. Alors montez le volume de vos haut-parleurs et écoutez  notre version de « Oxford Town. »

Robert Séguin – voix
Richard Séguin – guitare acoustique et guitare électrique
Paul Sorensen – basse électrique
Roch Tassé – batterie, congas, shaker

 

Oxford Town

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Les frères Séguin – Across the Universe

Dans les années 60, mon frère Robert était le leader, guitariste et chanteur d’un groupe rock avec lequel j’ai fait mes débuts à l’âge de 15 ans. Mon frère aimait bien Gerry and the Pacemakers alors notre groupe s’appellait Robbie and the Trendsetters, ensuite tout simplement The Trend. Malgré que ma vie a pris des directions différentes de celle de mon frère, nous avons toujours été très proche. Maintenant, après tant d’années, nous voulons reconnecter avec la musique de notre jeunesse et vous présenter des nouveaux enregistrements. À noter que dans The Trend il y avait aussi le guitariste Tom Butterworth, qui nous a prêté son studio à Wendover pour les enregistrements de la voix de Robert.

John Lennon 1940-1980

John Lennon 1940-1980

La décennie des années 60 fut une période de grands changements socio-culturels très tumultueux et la nouvelle musique populaire était à l’avant-garde de ces changements. Il est difficile d’exagérer l’importance et l’envergure de l’influence du groupe The Beatles sur la vie quotidienne de tous et chacun à l’époque. Comme la musique des Beatles a changé de l’innocence de leurs débuts à la profondeur de leurs chefs-d’oeuvres, les jeunes ont suivi dans leurs traces et sont émergés comme des adultes. La musique des Beatles faisait partie du répertoire de plusieurs groupes amateurs à l’époque, y compris le notre, et nous étions tous emballés par leurs accords exotiques et leurs mélodies inspirées.

Je me souviens du matin du 9 décembre 1980. Je conduisais au bureau quand j’ai entendu à la radio que la veille, John Lennon avait été assassiné à New York. Il y a peu à dire de cette tragédie insensée, tout simplement un autre chapitre dans le livre interminable de la bêtise humaine.

Au cours des semaines qui suivront, nous allons vous présenter une série d’enregistrements de pièces que nous aimons, parfois accompagnés de musiciens invités. Nous sommes d’accord, mon frère et moi, qu’il nous faut débuter avec les Beatles et nous avons choisi « Across the Universe », de l’année mouvementée de 1969 – c’était le meilleur des temps (Woodstock), c’était le pire des temps (Charlie Manson). Solidement dans le répertoire des Beatles, la chanson sera néanmoins toujours associée avec son auteur, John Lennon, l’homme qui chante que rien de changera son monde, l’homme qui a vraiment changé le monde.

Robert et Richard Séguin

Robert et Richard Séguin

Voici notre version de la classique de John Lennon, « Across the Universe. »

 

Robert Séguin: voix
Richard Séguin: guitares acoustiques, guitare MIDI (violoncelles, synthétiseur), mandoline.

 

 

Across the Universe

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Un nouvel instrument

Godin A8

Godin A8

Je reviens de Metro Music pour ramasser mon plus récent instrument, une mandoline Godin A8. Elle sonne bien amplifiée ou acoustique. Je n’ai jamais joué une mandoline et, à part le cou minuscule, le défi est la façon de l’accorder – les cordes de mandoline sont accordées en cinquièmes comme les violons, E-A-D-G de bas en haut, tandis que les cordes de guitare sont accordées E-A-D-G de haut en bas! Alors, pour moi, jouer de la mandoline c’est comme jouer gaucher en regardant dans un miroir! Il y a aussi d’autres façons d’accorder les mandolines que je vais explorer éventuellement.

Voici un exemple du son de la A8, un petit bout de « Billy the Kid », une superbe pièce de Ry Cooder.

Billy the Kid

 

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Le blues du delta du Mississippi

Dans les années 60, quand japprenais à jouer de la guitare, tout le monde parlait de trois guitaristes britanniques: Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page. Tous les trois ont eu des carrières spectaculaires et ils ont tous débuté en jouant du blues, tous les trois tour à tour avec le groupe rock The Yardbirds. En les écoutant, jai pu connaître la musique électrique du blues de Chicago, jouée par des artistes comme Muddy Waters, Howlin Wolf et Sonny Boy Williamson, mais la grande affection que Clapton avait pour la musique de Robert Johnson ma mené vers le sud et le delta du Mississippi, où un blues tout à fait différent était joué par des artistes tout à fait différents.

Bukka White

Bukka White

Je ne mattendais pas à ce que jai découvert – un monde dhommes inconnus (et quelques femmes aussi) qui ont pris une guitare, lont battu sans merci, tout en criant leur mécontentement pour tout le monde à entendre. Cétait de la musique « adulte » – pas de « She loves you, yeah, yeah, yeah » mais plutôt « Goindown to Eli‘s / Get my pistol out of pawn / When I got home / My woman was gone »; cétait « Early this morning / When you knocked upon my door / I said « Hello Satan / I believe its time to go. » J’ai plongé dans cette musique sombre, répétitive et hypnotique. Cest difficile à dire ce qui me captivait tant – si j’avais à choisir un mot, je dirais « âme », une expression simple et crue de la condition humaine.

Ces hommes nétaient dans aucun sens des musiciens « professionnels » – ils jouaient de toute façon imaginable, avec des cous de bouteilles en verre (un slide), sur des guitares en métal ou fabriquées de boîtes à cigares, utilisant toutes sortes de façons bizarres daccorder la guitare. Ils étaient des musiciens solos acoustiques, ce qui mattirait beaucoup. Je voulais jouer comme eux – jaimais le minimalisme, jaimais labandon avec lequel ils jouaient et chantaient, jaimais les noms: Sleepy John Estes, Pinetop Perkins, Peetie Wheatstraw (The Devils Son-in-Law).

Guitare en acier National

Guitare en acier National

Un des bluesmen qui m’a le plus impressioné fut Bukka White. Booker T. Washington « Bukka » White (1909-1977) possédait une voix plaintive et jouait une guitare en acier National avec un slide, la guitare accordée étrangement en E mineur ouvert. Il a plusieurs pièces à son crédit, dont « Shake ‘Em On Down », « Fixin’ to Die » et « Parchman Farm Blues » (en 1937, White fut condamné pour une fusillade et a passé du temps au pénitencier infâme Parchman Farm dans le Mississippi rural). La première pièce que je joue ici est ma version de « Fixin’ to Die. »

Aussi à travers dEric Clapton, qui a enregistré « I’m So Glad » avec son groupe rock Cream, jai commencé à écouter la musique de Skip James. Nehemiah Curtis “Skip” James (1902-1969), comme Bukka White, jouait en E mineur ouvert, un accordement que les deux ont probablement appris de Henry Stuckey (1897-1966).

Skip James avec Mississppi John Hurt

Skip James avec Mississppi John Hurt

On dit que Stuckey a appris cette façon d’accorder la guitare de soldats bahamiens quand il servait en France durant la première guerre mondiale. James est aussi crédité de “Cypress Grove Blues” que je joue ici, malgré que ma version sapproche plus de l’enregistrement définitif de cette pièce par Doc Watson. Dans la photo à droite, Mississippi John Hurt regarde Skip James jouer. Jai appris à jouer dans le style que vous entendez ici en écoutant les enregistrements de Mississippi John.

Ce n’est pas toujours la peste et la ruine avec le blues et un secteur important en est spirituel. La troisième pièce que je joue ici est « Prodigal Son », un récit captivant de la parabole biblique. Le réverend Robert Wilkins (1896-1987) est de descendance Cherokee et a connu beaucoup de succès durant le renouveau folk des années 60.

Le révérend Robert Wilkins

Le révérend Robert Wilkins

Tous ces merveilleux bluesmen sont décédés durant ma vie, plusieurs quand je n’était qu’un jeune homme. La plupart des gens furent aussi indifférents à leur perte qu’ils étaient ignorants de leur présence. Leur façon de jouer est maintenant passée mais je vous encourage de visiter YouTube et écouter ces grands du 20e siècle.

 

Fixin’ To Die/Cypress Grove Blues/ Prodigal Son

 

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